Douce Albertine

Elle est en pleine floraison avec beaucoup de retard cependant, presque 3 semaines.
Albertine est ma rose préférée depuis toujours. Elle a tout ce qu'il faut pour plaire : un très bouton légèrement plus saumonée que la fleur elle-même, un feuillage juste assez bronze pour mettre en valeur la floraison et un parfum qui s'exhale à plusieurs mètres alentours pour peu que la journée ait été chaude.

Albertine est un rosier liane, ancien, obtention Barbier en 1921 (rosiériste orléanais). Il fait 7 à 10 m de liane par saison, très utile pour couvrir un mur disgracieux ou camouflé un vieux bâtiment. Pas d'entretien, pas  de taille, sauf s'il faut le discipliner un peu, mais se munir de gants : les épines acérées d'Albertine ne facilitent pas la tâche.

C'est son parfum et son côté chiffonné, sa générosité et son absence de maladie (du moins chez moi) qui font aussi que je trouve ce rosier un des meilleurs qui soient. On aimerait qu'il soit plus longtemps présent au jardin, malheureusement, comme la plupart de ces rosiers  hybrides de wichuraiana (Albertine est issu du croisement de  rosa wichuraiana X 'Mrs Arthur Robert Waddel') il ne fleurira qu'une fois par an (juin jusqu'à début juillet), mais alors quelle floraison, les branches croulent sous le poids des fleurs.
Chez moi il a presque étouffé son cousin Albéric Barbier, un rosier à fleurs jaune pâle qui passent au blanc à maturité obtenu par le même rosiériste en 1900.

Pendant tout le mois de sa floraison, je le mets en bouquet avec des branches de physocarpus (lors de la floraison, blanche ou plus tard lors des fruits rouges), et des alchemilles mollis.

 

Je récolte tous les jours les pétales dans un panier pour parfumer ma chambre : l'odeur est divine, discrète et de très loin bien meilleure que tous les pots pourris qu'on peut trouver. Si je pouvais vous faire sentir cette rose, vous succomberiez.

Je la mets en scène : ici dans un encrier ancien avec des tubes à essai en verre

 

 

Pour moi Albertine est une incontournable dans un jardin. Si vous avez l'occasion de passer en Ardèche dans le magnifique jardin d'Eleonor Cruse, La roseraie de Berty, vous pourrez voir Albertine dans toute sa splendeur.

La fleur m'a toujours fait penser au roman de Saint-Exupéry "Le petit Prince" et pour moi, Albertine est la rose du petit Prince. Un extrait de sa description ? :
" - Ah ! je me réveille à peine ... Je vous demande pardon ... Je suis encore toute décoiffée  ...
Le petit prince, alors, ne put contenir sonadiration :
- Que vous êtes belle !
- N'est-ce pas, répondit doucement la fleur. Et je suis née en même temps que le soleil ....
Le petit prince devina bien qu'elle n'était pas trop modeste, mais elle était si émouvante."

Visite chez les crocodiles

Je rentre de quelques jours passés au soleil du Midi et sur mon chemin un panneau "Ferme aux crocodiles de Pierrelate". Cela fait des années que j'avais envie de m'y arrêter. Cette année je l'ai fait et je n'ai pas regretté : cela m'a fait une belle promenade pour me dégourdir les jambes après deux heures de route.

La ferme aux crocodiles est un bel endroit dans lequel il fait bon se promener un jour particulièrement froid : la serre est bien chauffée. Une visite intéressante, ludique et pédagogique.
En plus des crocodiles, gavials et tortues, la flore est particulièrement belle et intéssante.

Les terrariums ou Le bocal
Une fois votre billet d'entrée en poche, vous arrivez dans les terrariums où deux espèces ont retenues mon attention : la tortue  alligator (Macrochelys temminckii) que je n'ai pas pu prendre en photo : elle boudait dans un coin la tête contre le mur. Mais pour voir à quoi elle ressemble et quelles sont ses caractétistiques, vous pouvez aller sur le site de la Ferme aux Crocodiles.

La seconde espèce est le couple d'alligators albinos de Louisiane  qui sont arrivés à la ferme en 2010. Dans le monde animal, les animaux albinos n'ont qu'une espérance de vie très limitée, voire inexistante. Leur couleur immaculée ne leur permet pas d'être assez discrets pour chasser, donc pour se nourrir. Pour les crocodiles et alligators c'est tout aussi vrai et à ce handicap s'en ajoute un autre : l'espèce a besoin de bains de soleil. Or, la peau des albinos est fragile. A la ferme, le couple bénéficie de lampes spécifiques pour pallier à cet inconvénient.

La cascade
La visite se poursuit vers la cascade : un immense bassin, entouré d'une végétation exotique de toute beauté. De temps en temps le parfum des fleurs m'enveloppe. Une exposition de reproduction de dessins d'expédition émaille le parcours.

Ensuite nous entrons dans le vif du sujet et les premiers crocodiles, crodiles du Nil apparaissent. Il y en a partout : sur terre, dans l'eau, c'est impressionnant. Ils sont placides, en apparence, probablement en pleine digestion.

Le long du bassin, un bassin plus petit accueil des faux gavials de Malaisie (Tomistoma  schlegelii) , aisément reconnaissables à leur museau étroit et long. Les couples qui sont présentés ont environ 47ans et sont les plus anciens pensionnaires de la ferme. Malheureusement, ils ne se sont jamais reproduits. La ferme étudie actuellement un autre espace pour éventuellement favoriser la reproduction de cette espèce menacée de disparition.

Laboratoire/Ecloserie/Nurserie

Nous arrivons maintenant au laboratoire mis à disposition des scientifiques, et à l'écloserie où sont présentés les oeufs. 

La vitrine du laboratoire vous présente quelques crânes de crocodiles.

Ecloserie : sur les oeufs maintenus au chaud sont notées les dates de ponte et d'autres informations.

Et voici quelques bébés crocodiles bien à l'abri et au chaud

Le crocodile de Morelet (Crocodylus moreletii). Espèce découverte en 1850 et fréquentant essentiellement les eaux douces, marais et forêts inondées du Bélize, du Guatemala et du Mexique. Ses moeurs sont encore peu connues, mais l'espèce a été mise en danger par la surchasse dont elle a été victime: la très belle qualité de peau est très prisée pour la maroquinerie. Depuis sa protection, on élève spécialement cette espèce de crocodile pour éviter le prélèvement dans la nature.

Le crocobus

Réalisé en 2008 par Sahab Koanda, artiste burkinabé, l'oeuvre fabriquée à partir de matériaux de récupération doit nous faire réfléchir à nos modes de consommation et aux formes de valorisation des déchets.Aujourd'hui l'oeuvre sert de support aux plantes grimpantes qui l'habille de jolie manière.

Le plus grand crocodile de l'histoire : reconstitution du sarcosuchus imperator

Il vivait il y a 110 millions d'années, son squelette a été trouvé dans les années 1950 au Niger dans le désert du ténéré, et son squelette est conservé au Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Sa reconstitution pour la ferme a eu lieu en 2007. 

En 2000, une équipe mené par le paléontologiste Paul Sereno, a découvert un squelette quasi complet dans le désert du Sahara.

Les tortues

Tortues géantes des Galapagos (Chelonoidis nigra) : on ne la trouve que sur l'archipel des Galapagos. Elle pèse plus de 200  kilogrammes mais on a pu observer des  individus atteignant plus de 400 kg. Son espérance de vie dans la nature est inconnue, mais on l'estime entre 150 et 200 ans. Elle est herbivore et frugivore.

 

Tortues géantes des Seychelles (Aldabrachelys gigantea) est une autre de ces géantes présentée à la Ferme.

Les oiseaux

Des oiseaux évoluent en liberté dans la serre.

Le héron garde-boeufs (bubulcus ibis) qui accompagne les troupeaux en les débarassant des mouches et des tiques.

Un choucador à oreillons bleus(lamprotornis chalybaeus) qui profite de ce bel espace

Croc'Eloued : la plage des crocos

 

A certains moments nous passons sous les croco (ils ont un passage pour passer d'un espace à l'autre

 Il reste beaucoup de choses à voir et à écouter. N'hésitez pas à consacrer une demi journée à cette visite, vous ferez en même temps une bonne action pour la conservation des espèces en danger d'extincion. Le programme détaillé des animations est sur le site de la ferme aux crocodiles.

Et  les chats  dans tout cela ? Ben les miens ils m'attendaient sagement à la maison.

Gibsea

E;T.